Rénovation énergétique dans une copropriété
La loi Climat et résilience interdit la location de certains logements depuis janvier 2023. Il s’agit des logements avec une consommation énergétique trop importante. Par ailleurs, le nombre de logements interdits à la location augmentera dès 2025. Pour éviter de se retrouver dans cette situation, les propriétaires bailleurs concernés doivent alors nécessairement améliorer la classe DPE de leur(s) logement(s) en effectuant des travaux de rénovation énergétique. Malgré cette obligation, la rénovation énergétique dans une copropriété n’est pas aussi simple qu’elle y paraît.
Des mesures impossibles à appliquer en copropriété
Des contraintes techniques
Pour installer une pompe à chaleur, une emprise au sol est nécessaire. Certains immeubles auront la possibilité de les installer sur les toitures plates éventuellement. “Concernant les immeubles traditionnels, il sera impossible de les poser sur les façades ou les balcons. Les architectes des bâtiments de France refuseront, et ils auront raison !” ajoute Christophe Veyrières.
De plus, pour aller vers une source de chauffage électrique, les colonnes électriques vont devoir supporter une intensité beaucoup plus importante. Enedis doit donc intervenir, mais n’a cependant pas de visibilité avant 24 mois.
Des contraintes juridiques
Des contraintes financières
Les propriétaires bailleurs ont déjà des charges courantes à régler chaque mois, mais également des travaux tout au long de l’année pour maintenir les copropriétés en bon état. Avec l’inflation actuelle et les aides de l’État qui s’amenuisent, il est compliqué de leur demander d’effectuer des travaux d’isolation en plus.
Les démarches administratives pour obtenir les aides de l’État sont également un frein à la rénovation.
“Quand on est confronté à la réalité du terrain, on se rend compte que ce n’est pas tenable, même complètement irréalisable et que les investissements nécessaires sont colossaux.” résume Christophe Veyrières.
Un vrai problème de fond
“Tendre progressivement vers une rénovation énergétique intelligente est un beau projet. Sur le fond, on est tous d’accord, mais dans la réalité, il faut du temps. Ca ne se fera qu’au compte goutte et en fonction des contraintes de chaque copropriété.” explique Camille Faloci.
De plus, la réalité est compliquée à accepter par certaines tranches d’âge : certains séniors n’acceptent pas de devoir réaliser de gros investissements, car ce n’est pas rentable pour eux. “Nos clients nous le disent ouvertement : l’énergie, ce n’est pas notre problème, ce sont nos enfants qui s’en occuperont.” ajoute Camille Faloci.
“Rénover toutes les copropriétés reviendrait à rattraper 40 à 50 ans d’inaction sur ces mêmes bâtiments, ce qui semble totalement impossible. La transition écologique est une transformation en profondeur de nos modèles économiques. Ça ne se fait pas en claquant des doigts.” résume Christophe Veyrières.